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Histoire
de la région Midi-Pyrénées
La région Midi-Pyrénées peut se vanter d'un passé riche,
dont elle a hérité un fabuleux patrimoine culturel et architectural.
Cette particularité peut s'expliquer du fait de sa proximité
avec l'Espagne, ainsi qu'avec la mer Méditéranée et l'Océan
Atlantique qui ont permis à de nombreux envahisseurs de débarquer.
De plus, sa situation au Sud du pays et relativement loin
(avant les moyens de transport modernes) de la sphère parisienne,
donc royale ou en tout cas décisionnelle, a favorisé le développement
d'une relative autonomie, voire de velléités d'indépendance
lors du siècle d'or de la région.
L'histoire de la région Midi-Pyrénées remonte au IIe siècle
avant Jésus-Christ, lorsque Toulouse est intégrée au monde
romain et devient colonie latine. Vers 250 après Jésus-Christ,
son premier évêque St Sernin est martyrisé, et son corps est
traîné hors de la ville attaché à un taureau sur une route
qui devint plus tard la rue du Taur. Lors des invasions barbares,
la ville devient la capitale de la Novempopulanie, royaume
des Wisigoths, et durant le règen des Wisigoths Toulouse devient
la ville la plus civilisée de l'Occident. Lors de l'invasion
des Francs, Toulouse devient la capitale de l'Aquitaine et
une base d'opération contre l'Espagne musulmane. Après une
période obscure le renouveau s'y fait sentir à partir du XIe
siècle : artisanat et commerce se répandent. Au XIIe siècle
les guerres entre villes ne cessaient point, et à la faveur
de l'éloignement des comtes, un chapitre (" capitulum " en
latin, d'où le nom de " capitouls " que prendront les consuls)
apparu en 1152 s'émancipe et vers 1200 commence à soumettre
à sa juridiction une petite région. Le catharisme, apparu
dans le Limousin à la fin du XIe siècle, s'étend au XIIe dans
le Midi de la France : Toulouse, Carcassone, Foix et Béziers
en sont les principaux foyers. La doctine repose sur la croyance
en deux principes premiers antagonistes, l'un du Bien, l'autre
du Mal. Rejetant les sacrements de l'Eglise catholique, les
cathares se considéraient eux-mêmes comme une Eglise à part
entière. Craignant pour l'unité et les dogmes de l'Eglise
catholique, c'est le pape Inoocent III qui ordonne ordonne
la croisade des albigeois, contre les cathares qui étaient
soutenus par les grands seigneurs féodaux du Midi. Menée par
Simon de Montfort il lui faut trois sièges succéssifs, entre
1209 et 1229 pour éradiquer l'hérésie et mettre fin du même
coup au début de souveraineté de la région quand enfin en
1229 le comte Raymond VIII met fin à la guerre et s'engage
à fonder la première université du Languedoc.Mais la chrétienté
ne gagna rien à cette féroce répression et le patrimoine culturel
français fut appauvri de la dégradation voire de la destruction
de certains magniques châteaux fortifiés construits en haut
de falaises (les vestiges de Montségur, Peureperthuis, et
Quérigut en témoignent).
Toulouse devient un centre d'influence royale dans la région.
En 1323 sept troubadours instituent un concours annuel de
poésie promis à un long avenir : l'Académie des Jeux Floraux
est crée, qui verra passer de nombreux jeunes talents, dont
Victor Hugo. En 1420, le futur Charles VII autorise la création
d'un parlement, qui lui assure enfin le contrôle du Languedoc
après la Guerre de Cent Ans.
Du milieu du Xve au milieu du XVIe siècle, la région connaît
un véritable " siècle d'or " ,enrichie grâce à la culture
du pastel. Cette plante, oubliée aujourd'hui, était mise à
fermenter puis était pétrie pour former des boules appelées
" cocagnes ", qui servaient à teindre en bleu, noir, violet,
vert…les habits des élégants de l'époque. C'est de la que
vient la réputation d'opulence de la région et l'expression
" pays de cocagne ". L'exportation du pastel vers l'Espagne,
l'Angleterre et les Pays-Bas suscite de grosses fortunes.
Mais les guerres religieuses qui déchirent le pays et opposent
catholiques et protestants, ainsi que le déclin du pastel
devant l'indigo mettent fin à cette ère. Jusqu'à la Révolution,
la région reste fort attachée à ses traditions politiques,
intellectuelles et religieuses, dominée par le Parlement de
Toulouse, qui contrôle de près ses Capitouls. Le commerce
se dynamise cependant avec l'achèvement du Canal du Midi en
1681 qui relie la Garonne à la Mer Mediterranée et évite le
long détour par les colonnes d'Hercule. Au début de 1790 les
généralités (provinces) font place aux départements. Les provinces
du Languedoc et de Gascogne sont très largement morcelées.
Au XIXe siècle, l'afflux des populations rurales et la réalisation
de liaisons farroviaires amènent l'expansion et le renouvellement
de la région : le commerce va bon train. En 1887, Toulouse
accueille même l'Exposition Universelle, signe de son rayonnement
durant la " belle époque ". A la même époque, l'aviateur Clément
Ader s'élançait des falaises de Muret, préfigurant déjà le
secteur de pointe aéronautique qui serait l'avenir de la région…
C'est enfin en 1982 qu'apparaît le découpage de la région
Midi-Pyrénées tel que nous le connaissons aujourd'hui.
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